You are currently viewing ‘Loading’ – exposition au Palais Immersif

Visible jusqu’en juillet au GPI ( Grand Palais Immersif ) dans la branchie du cachalot de la Bastille, l’exposition ou plutôt le prodigue de Jonas (Christian Omodeo) n’est à manquer sous aucun prétexte. Dans un espace que l’on imagine être celui du stockage des décors de l’Opéra, se compose une symphonie de surfaces, de mouvements et de sons. Le spectacle est à juger comme un de ces « nouveaux médias » des années 90, comme une de ces « nouvelles images» des années 80. Loading s’inscrit aussi comme une nouvelle expérience du cinéma comme le furent celles du Gaumont Palace de la place de Clichy, qui, entre 1913 et 1923, éblouirent la ville, redéfinirent le cinématographe. Car Paris n’est pas absent de l’écran malgré l’hommage appuyé au New York des années 1978-1982. Voir ECILOP projeté à l’échelle dans l’antre d’un bâtiment symbolisant le bicentenaire de la révolution française : en faut-il plus pour défrayer la chronique ? Un monde de drones où trônent des icônes. Les 1UP peinturlurant les pyramides de Naples. Et le Caire, dévasté par EL SEED. Vu de Paris, Miami parait quelque part entre Marseille et Aubervilliers. Et le Brésil ? 30 minutes de voyage assuré. Car nos villes sont des médias aujourd’hui interconnectés dans le Grand Jeu d’Invader. L’art urbain répond à la pratique du hacking. L’espace produit la publicité qui définit l’espace que l’art détourne depuis les années situationnistes. Partout, des tags, des graffs mais aussi des écrans. Times Square paraît Montparnasse quand le bébé de Keith Harring vient ramper dans l’écran d’ampoules gardés par Maxwell et Levi’s. Nos villes seraient-elles des spectacles perturbés par la performance d’une poignée d’anarchistes ? La figure de Sheperd Fairey, passé de la subversion à l’art officiel en 30 ans, apporte une réponse ironiquement politique. Comme à Garnier et comme au Grand Palais, il faudra savoir déambuler dans ces images urbaines, rejoindre Kashink au Balcon, s’attarder sur l’histoire, l’archéologie.

Le film dure 30 minutes.

Durée de la visite : 90 minutes minimum.

Text by Thom Thom

Pictures by Christian Omodeo