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Comme les hommes à celles de chevaux selon Robert Redford. La poétesse des murs murant Paris murmure à leurs oreilles. Elle est la pochoiriste qui les fait bruisser. D’un souffle de spray, d’un souffle nouveau. L’artiste est femme à les détourner pour les renverser ; en faire des ponts. Des vagues de l’imaginaire qui nous emportent le temps d’un mot d’esprit. Une  échappée belle, le temps d’un battement d’ailes de Papillon. Celui de la lecture ; souvent, je me suis penché de bonne heure, sur les phrases de Miss-Tic. Elles animent en moi un émoustillement intellectuel non loin du priapisme. Elles recèlent parfois un tiers-sens qui peut n’apparaître que dans le tard ou rester occulte…  « De mes frasques, je fais des fresques » 

Un délit de pudeur pour initiés, mais pas un déni de graffiti. Elle assume tout, les camions, les interventions sauvages qui lui ont values moult désagréments, la célébrité. De l’art urbain, elle est une pierre angulaire.  Elle est la demoiselle incontestée, la Miss. 
Elle l’a porté sur les fonts baptismaux dès 1981 en France, elle l’a bercé quand il faisait ses premières dents dans les années 90 et consolé ses peines d’ado, pansé ses plaies de cœur dans les années 2000. Aujourd’hui qu’il est dans la force de l’âge, elle s’impose les distances nécessaires mais elle est à ses côtés, à chacune de ses fêtes, elle ne voudrait pas déparer de sa présence. « Je suis partie pour arriver où tu voulais en venir » 

De la présence, la dame en a naturellement. Une égérie que lui vaut sa place de pionnière et sa personnalité singulière, un mélange de séduction et de provocation tendre. Selon moi, la tendresse est la trame à travers laquelle Miss-Tic établit cette complicité qu’elle établit d’emblée. Elle pose l’implicite comme fondement de sa relation intime avec le public. 
« Je prête à rire, mais je donne à penser » 

Je me souviens de Bruno et de son projet « de fenêtre en fenêtres » à Saint-Denis, qui a fini par voir le jour… Miss-Tic était son phare. Je me souviens avoir croisé Agnès Varda à un de ses vernissages chez Brugier-Rigail… je lui ai parlé de Chaillot, du TNP, de ces photos des premiers festivals à Avignon… j’étais très impressionné de sa rencontre à l’exposition d’une artiste de rue et j’ai compris à quel point elles représentaient. Deux grandes dames de l’Art. Agnès Varda concrétisera son amour des « Murals » grâce à son film avec JR. Et moi, quand je trouve un Miss-Tic, je comprends que l’histoire s’écrit sur les murs. Je comprends ce passage, je comprends le témoignage ; je comprends le passage de témoin. « Partir de zéro vers l’infini » 

Murmure pas mûre, Mythique ou Mystique, Mastoc comme dans le détournement (l’apanage des stars par Numa) un coup dans l’estomac des ventres-mous ! Venez à moi pauvres pêcheurs, mais revenez-y ! Miss-Tic est une évangile que je consulte à chaque angle de rue.  « L’abus de plaisir est excellent pour la santé » 

*toutes les citations en italique sont de Miss-Tic 

Article écrit par : Sigismond Cassidanius

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