Dans les plis se loge une réalité diverse, riche des variations de lumière, que les méplats du tissu, irisent. La peinture qui se plie à l’artiste, c’est l’ambition de tous les peintres. C’est l’opération alchimique qu’accomplit Rouge par son choix d’offrir à notre contemplation, les secrets de la transmutation de la matière en lumière.
Le crédo des Impressionnistes est que la forme est couleurs et Rouge en a fait sa profession de foi. Si elle avait l’âme d’une amazone, l’on dirait son cheval de bataille, mais elle n’est assise que sur sa conscience et pas sur ses principes. Elle pose davantage de questions qu’elle n’avance de solutions. L’occasion est de saisir les rais de soleil dans les raies de son drapé.
Longer cette ligne de crête, c’est se mettre en abîme soi-même au sein de ces draps, c’est s’enrouler dans les soieries, se cacher sous les couvertures ; pour mieux se trouver. Le miracle s’est opéré, l’artiste a transformé le plomb en or! Les plis ouvrent à de nouvelles perspectives, si on les met à plat ils ont plus d’envergure et forment un terrain de jeu idoine aux couleurs de nos rêves intérieurs…
Article écrit par : Sigismond Cassidanius