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@Streetarttourparis

Dans la queue de comète des Situationnistes à travers le ciel de la création intellectuelle de la fin des années 70 naît le « Copy Art » d’après la reproduction d’images sur Xerox ou autre Canon, dystrophiées, recomposées, recolorées. En effet après des groupes comme Support/ Surface qui tordent le cou à la peinture sur toile, la beauté est vue comme « provisoire et vécue » selon le mot de Guy Debord. Et même dans la rue, où elle descend à la faveur de mai 68, de cette effervescence de l’atelier des Beaux-Arts et des affiches qui ont fait florès. Elle est aussi anonyme et se revendique des masses plus que de l’individu, elle est devenue collective, comme un matricule, parmi tant d’autres, c’est l’idée. Celle de Treize bis aussi, l’anonymat, juste un numéro, mais il faut reconnaître que c’est un numéro à part.


@Véronique Mâle

Un chiffre magique, qui ressemble à une énigme. Car il concilie le nombre 13 porte-malheur depuis l’arrestation des Chevaliers du Temple dans toute la chrétienté, ce fameux vendredi 13 octobre 1307. Et le bis repetita, cette locution latine, qui nous invite à recommencer comme disait Crabouif. Reflet de l’ambiguïté de l’artiste qui s’adresse à nous par ces deux voix ou bien est-ce un code, la réminiscence d’une ancienne adresse ?


@Treize Bis

Treize bis se sert des encres, opère des montages de photos en poète, mais a gardé du Copy-Art, tout son sel technique et sa saveur rebelle. Équivoque, l’artiste peut l’être travers son médium mais aussi à travers son discours. Ce qui est montré nous interroge.   » Ce que nous voyons nous regarde  » selon Merleau-Ponty, c’est aussi le thème qui est développé par l’artiste depuis une paire d’années ;  » I see you  » avec des yeux singuliers disséminés dans la ville. Seuls et parfois même accompagnés, en détail d’une oeuvre comme la griffe de son créateur ou comme contact visuel établi lors d’une filature inversée jusqu’à la galerie où son travail se trouve exposé. Et des vignes de Belleville jusqu’au jardin des Tuileries, du maquis de Montmartre au nouveau Paris des arts dans le… 13ème, Treize bis s’étale sur les murs borgnes de la cité, mais son regard n’en est pas moins cyclopéen.

Car sa tâche est ambitieuse, changer le regard de nos contemporains, des passants dépassés par la  profusion des messages racoleurs qui les enserrent dans un discours en boucle, où il n’ont de place que s’ils ne remettent pas en cause sa finalité mercantile. Cette disgrâce qui affuble nos lieux de vie de sa vulgarité, peut conduire à la lassitude qui confine à la routine, et voilant notre regard et d’hypothéquer. D’ailleurs ses clins d’œils sont parfois dérangeant. Ils ne lassent pas de nous questionner sur nos mœurs, fussent-elles d’ordre social, sexuel, professionnel ou politique.  Son propos est souvent contradictoire en lui même, afin de favoriser l’art du questionnement cher à Socrate, la maïeutique cette fois graphique. Mettre en lumière ces contradictions qui font notre nature intime, leur donner de la visibilité en grand, en noir et blanc pour en souligner les nuances, c’est l’art de Treize Bis!

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@Gabrielle Colibri
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@Treize Bis

Article écrit par : Sigismond Cassidanius

 

 

Cet article a 2 commentaires

  1. NICOLAS PLOTTON

    yes…..tres bien , SIGISMOND CASSIDANIUS , est fort , emprunt de poésie et de vérité, et sympa de surcroit…..

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